L’économie circulaire des lunettes : très peu ont conscience de ce principe pour comprendre par la suite son intérêt et son rôle dans l’écoresponsabilité du produit.

Pourtant, c’est essentiel pour savoir gérer ses déchets et les réduire  vertueusement en chaque point du process de création des montures.

  1. Connaitre l’extraction de la matiere
  2. Savoir comment la matiere est traitée et connaitre comment la monture se crée
  3. Identifier son lieu de stockage pour connaitre la necessité des emballages
  4. Aller chez son opticien pour les acheter 
  5. Les utiliser chez soi et dans la vie de tous les jours
  6. Les oublier dans un tiroirs, les mettre à la poubelle ou les donner à des associations
  7. Et après?… comment ce déchet est géré?…

A chaque intervenant, selon le décret dit « 5 flux », tout producteur de déchets, en dehors des ménages, est responsable de la valorisation ou / et de l’élimination des déchets qu’il produit… qu’en est-il ?

Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’il ne faut rien faire.

Il est vrai que nous, consommateur ou professionnel, nous ne pouvons pas tout faire.

Alors essayons de comprendre comment notre consommation peut avoir un impact sur les ressources en décortiquant notre consommation. Comprendre ainsi la virtuosité d’une économie circulaire des lunettes. 

Et ainsi faire les bons choix en tant que consommateur et professionnel.

D'une consommation linéaire...

De manière générale, les produits de consommation sont achetés et utilisés. Et une fois atteint leur fin de vie, ces produits sont la plupart du temps jetés.

Cette consommation linéaire suit le process de : extraire, fabriquer, consommer, jeter .

Cette manière de consommer impacte l’environnement à plusieurs niveaux : 

  • sur la consommation des ressources 
  • la consommation de l’énergie
  • sur la production des déchets

Chiffre important : selon l’association Zerowaste France, 99% des ressources extraites de la nature finissent en déchet en moins de 42 jours.

 

En lunetterie, nous n’avons aucun chiffres précis sur les ressources puisées pour fabriquer la matiere qui compose les monture.

Nous savons seulement, qu’en post-vente, selon une étude Opinion Way pour Atol Les Opticiens en 2015, chez les porteurs de lunettes, il y a en moyenne, 2 paires qui dormiraient dans les tiroirs. Comme nous sommes en France 55% des français à porter des lunettes, cela donne plus de 73 millions de lunettes potentiellement inutiles… et jetées…

... en passant par le recyclage ...

Même si le recyclage est le fer de lance de la consommation responsable de notre société, à l’échelle mondiale, moins de 10 % des ressources extraites sont remises en circulation dans l’économie, en fin de vie.

Mais selon l’ADEME, le recyclage permettrait d’éviter environ 20 millions de tonnes de CO2 en France. 

Néanmoins, la diversité des polymères rend difficile les activités de recyclage et le tri des déchets. 

Car tout ne se recycle pas et ce qui se recycle ne l’est pas de manière infini. Et même si ça se recycle bien, seul 33% des déchets sont bien triés dans le monde (sources Consoglobe) avec seulement 9% des plastiques consommés recyclés (sources Plastik Pollution Coalition).

Le recyclage est devenu un argument de vente pour des objets à usage unique ou à courte durée de vie, en contradiction complète avec les objectifs de réduction des déchets. Des moyens humains et financiers considérables sont déployés à tenter d’élaborer des procédés de recyclage qui resteront imparfaits, pour des emballages ou objets qui ne devraient même pas exister.

Le recyclage peut être nécessaire en toute fin de vie d’un objet. Mais cela reste une fausse bonne idée pour 5 raisons :

  1. Le recyclage entraîne des pertes, des consommations et des rejets
  2. La Responsabilité Élargie du Producteur (REP) amoindrit l’efficacité du recyclage
  3. Le recyclage sert  d’écran de fumée alimentant le greenwashing dans les arguments de vente 
  4.  Le business du recyclage rejoint le business d’une économie linéaire par, notamment la rémunération de l’activité au volume traité ou la recherche de volumes croissants etc…
  5. Le recyclage est un nouveau débouché de surproduction dû à notre modèle capitaliste (productivité, croissance économique etc…) 

Pour éviter la fausse bonne idée, il existe des solutions pour le rendre plus vertueux :

  • en instaurant des quotas de réemploi 
  • développer la filière de réparation
  • etc…

Pour cela, il faut tendre à la création d’un produit durable. Et ainsi éviter l’argumentaire du recyclage auprès des entreprises qui continue à surproduire.

(Sources Recyclage, le gros enfumage de Flore Berlingen)

En lunetterie, la filière de recyclage n’est pas complète et encore moins 100% vertueuse. 

économie circulaire des lunettes

... vers une économie circulaire des lunettes

L’économie circulaire rompt avec le schéma traditionnel de la production linéaire.

L’état d’esprit est de créer de la valeur positive à chaque étape de fabrication et de production, tout en évitant le gaspillage des ressources et toujours dans le but de satisfaire le consommateur.

L’économie circulaire est un système de production, d’échanges et de partage permettant le progrès social, la préservation du capital naturel et développement économique tel que défini par la commission de Brundtland.
Son objectif ultime est de parvenir à découpler la croissance économique de l'épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques, innovants prenant en compte l’ensemble des flux tout au long de la vie du produit ou service.
Ce modèle repose sur une utilisation optimum des ressources et sur la création de boucles de valeur positives. Il met notamment l'accent sur de nouveaux modes de conception, production et consommation, le prolongement de la durée d’usage des produits, la réutilisation et le recyclage des composants.

L’économie circulaire s’appuie sur 7 piliers décrit par l’ADEME comme :

  1. L’approvisionnement durable
  2. L’écoconception
  3. L’écologie industrielle et territoriale
  4. L’économie de la fonctionnalité
  5. La consommation responsable
  6. L’allongement de la durée d’usage
  7. Le recyclage

Par contre, il faut l’adhésion et la coopération des parties prenantes pour le succès de ce process. Car en restant seul dans son coin, il est impossible d’enclencher un système circulaire.

A savoir que, selon le cabinet McKinsey, l’économie circulaire permettrait de réaliser une économie de 380 milliards de dollars par an en matières premières en Europe au minimum.

Donc, il est assez interessant de ce pencher sur ce style de consommation si cela permettrait de faire des économies dans le porte-feuille et pour l’environnement.

Pour conclure...

Avouons que l’optique lunetterie se cantonne aisément dans la consommation linéaire. Le secteur s’ouvre de plus en plus à une consommation recyclée mais qui hélas frôle le greenwashing.

En ce qui concerne l’économie circulaire des lunettes, c’est en marche mais cela reste trop souvent individuel. Et comme le dit aussi bien l’ADEME que d’autres organismes environnementale, l’économie circulaire sera bénéfique et rencontrera un meilleur succès si les parties prenantes du secteur de la lunetterie s’y attellent tous ensemble.

Pour agir

Un programme de recyclage des lunettes et des calibres de présentation a été mis en place depuis novembre 2020 chez Optic for Good.  1 an plus tard, nous avons créé l'association RecyclOptics.
Une première pierre pour créer une économie circulaire tous ensemble !

On en parle...