En ces temps de changement climatique, de loi pour le climat, d’engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) : cette question sur l’empreinte carbone est tout à fait légitime. Et elle peut même être un critère de choix. 

Néanmoins, il faut connaitre ce qui se cache réellement derrière le terme « empreinte carbone ».

 

L'empreinte carbone : c'est quoi ?

 Il s’agit d’une unité de mesure de l’impact des activités humaines sur les changements climatiques. 

Cela permet de calculer la quantité de gaz à effet de serre émise lors d’une action. 

En notant que le fameux CO2 est le gaz à effet de serre le plus connu de tous et il est émis lors de la combustion d’énergies fossiles (ex : pétrole, gaz, charbon)

La mesure de l’empreinte carbone, en plus du CO2, il prend également en compte :

  •  le méthane (qui a un pouvoir réchauffant 25 fois plus important),
  • le protoxyde d’azote (300 fois plus),
  • l’hydrofluorocarbure,
  • le perfluorocarbure
  • l’hexafluorure de soufre 

Pour avoir une mesure unique, l’empreinte carbone s’exprime en « équivalent co2 » ou co2e.

Il est possible de calculer l’empreinte carbone :

  • D’un objet : on analyse son cycle de vie, des matériaux nécessaires à sa fabrication jusqu’à l’énergie nécessaire pour son utilisation
  • D’une entreprise : celles ayant plus de 500 salariés doivent désormais effectuer un bilan carbone
  • D’un Etat :

(Sources Goodplanet.org )

Etat des lieux

Pour rappel, la France s’est engagée à réduire ses émissions de GES de 40% d’ici 2030. 

A noter que l’Europe s’est engagée à réduire de 55% au global. 

En fonction de la répartition des efforts entre les pays membres de l’union,  la France pourrait devoir diminuer encore plus son émissions de CO2. 

Enfin, à l’échelle individuelle, un Français émettait, en 2018, 11,2 tonnes EqCo2 annuellement.

L’objectif en 2100 est d’atteindre les 2 tonnes pour limiter le réchauffement climatique à +2°C ( objectif de la COP21).

(sources : www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr)

Les produits que nous consommons sont prépondérant dans cette recherche de faire mieux avec moins.

Alors qu’en est il pour vos lunettes ?

Certaines marques de lunettes commencent à communiquer sur ce sujet. 

Le problème est que nous n’avons aucune référence de base sur laquelle se comparer car seule les marques de lunettes dites vertueuses mettent en avant ce chiffre.

Alors, pourquoi tant de mystère ?

L’optique-lunetterie n’a pas pour habitude de divulguer la manière exacte de production d’une paire de lunettes. Il y a un manque de transparence et surtout de traçabilité.

Quand on fait un état des lieux de la composition d’une monture ( voir article : Autopsie d’une paire de lunettes ) , on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de parties prenantes dans ce processus… Difficile alors de demander des comptes aux marques de lunettes. 

Ainsi, nous faisons une confiance aveugle du fait que c’est un produit considéré comme médical donc bon pour notre santé.

Néanmoins, des marques commencent à communiquer sur leur empreinte carbone :

Une marque précurseur dans le domaine, Monkeyglasses, labellisé Optic for Good, affiche 266g de CO2 par lunettes. 

La marque française Waiting for the Sun commence également à communiquer sur le sujet.

Dernièrement, la marque IZIPIZI, accompagnée par Utopie, a présenté son bilan carbone, basé sur la méthode Bilan Carbone® de l’Ademe. 

Complété par une analyse interne, leur lunette affiche 2kg de CO2 . Et la marque a pour objectif de réduire de 50% d’ici 3 ans. 

Comment connaitre l’empreinte carbone d’une paire de lunettes ?

Grâce à la méthode Bilan Carbone® proposé par l’Ademe, dont l’accès est gratuit, il est possible de se lancer dans cette étude. 

Par contre, le degré d’incertitude rattaché à ces chiffres, le résultat peut ainsi varier entre 5% et 50% selon la validité et la source de l’étude utilisée via les chiffres de l’ADEME… Pas très précis finalement…

Malheureusement, il n’est pas possible d’obtenir un bilan précis pour le secteur de l’optique-lunetterie. 

Le résultat reste imprécis du fait de l’opacité de la chaine complète de production et de la méconnaissance des organismes qui développe l’évaluation de l’empreinte carbone sur le secteur de la lunetterie.

Cependant, même si ce process est fastidieux, la meilleure solution est :

  • maitriser sa chaine de production de A jusqu’à Z pour donner une valeur exacte de son empreinte sur la planète
  • compléter cette étude par un cabinet de conseil spécialisé pour toute la partie connue/basique

Comme le secteur de la lunetterie n’est pas précis, ni assez transparent, Optic for Good ne s’engage pas encore à mettre en avant l’empreinte carbone des lunettes licenciées pour le moment.

Nous serons toujours le plus transparent possible en attendant qu’un outils efficace soit mis à la disposition de notre secteur.

Alors, pour vos lunettes, êtes vous attentif aux empreintes carbones comme pour vos biens de consommations que vous achetez ?

Et pourquoi donc?