Le compostage est une pratique familière des jardiniers. Il a vu son développement s’accentuer pour intégrer nos appartements et nos maisons avec la mouvance du zéro déchet.
Dans ce compost, on y met tous nos déchets alimentaires… enfin, pas tous : il y a des règles à suivre pour que le compost produise de l’engrais naturel pour nos plantes… car, tout de même, le but du compost de créer in fine du terreau.
Je vous invite à lire l’article de la Maison du Zéro déchet sur Toute la vérité sur le compost si vous souhaitez comprendre les rouages de cette pratique
Dans le compost on y met des biodéchets comme des restes alimentaires, des déchets de cuisine, des déchets verts du jardin, du papier, du cartons etc…
Aujourd’hui, on compte environ 4 millions de personnes en France équipées d’une poubelle spécifique pour les déchets organiques chez eux (Sources ZeroWaste France).
Alors, il est normal de penser que l’on peut composter aussi les objets fabriqués en matériaux compostables… Ainsi, avoir l’espoir d’acquérir des lunettes compostables à mettre directement dans son compost dès qu’elles ne sont plus utiles… Et bien non !
Ce genre de produits doit rentrer dans un processus de compostage industriel et pas n’importe comment.
D'où vient le problème du compostage des matériaux biosourcés
Le principe du compostage industriel est :
- la biodégradation relativement rapide dans des conditions de température élevée (>40°C), d’un taux d’oxygène précis et d’humidité particulières
- sous contrôle de l’Homme
- avec la récupération des gaz de décomposition pour les valoriser.
Pour que le compostage des matériaux biosourcés soit optimal, il faut en amont prévoir un broyage efficace de la matière. Cette quantité ne doit pas excéder la quantité des déchets organiques pour pouvoir se décomposer…
Puis allonger la durée de maturation du compost pour assurer une dégradation dite « raisonnable ». Cependant, ces dispositions particulières impliquent des coûts plus important car le stockage de cette matière en décomposition est augmenté…
Jusque là, les polymères biosourcés, semblables à des polymères existants (comme le PET par exemple) sont recyclés comme les matériaux conventionnels sans altérer la qualité du plastique recyclé. Par contre, les polymères composés de structures chimiques nouvelles doivent etre étudié au cas par cas.
Plus de renseignements sur le compostage industriel : www.ademe.fr
L'exemple du PLA
L’acide polylactique, plus connu sous le nom de PLA, est un polymère biocompatible obtenu par la fermentation d’amidon de maïs ou de canne à sucre.
Le PLA, nous le retrouvons maintenant dans les sacs plastiques dit compostables. Et c’est une matière qui se développe beaucoup dans l’impression 3D.
Le PLA a la réputation d’être biocompostable grâce à son origine végétale (amidon de maïs ou de canne à sucre). Mais le problème est qu’il ne se biodégrade pas tout seul dans son compost. De même, il ne peut pas intégrer la filière de recyclage classique des plastiques car il perturberait la qualité des matériaux plastiques recyclés à la sortie.
Jusqu’à aujourd’hui, aucune usine de recyclage ne peut composter le PLA comme il se doit. Si le recyclage est envisagé, cela sera de la valorisation énergétique.
Notons que le PLA est classifié est classé dans la catégorie « O » (code 7) dans les codes de recyclage…
Sources : www.actu-environnement.com
Les normes existantes
Aujourd’hui, il existe des normes et certifications pour affirmer la qualité de biodégradabilité et de compostage d’un produit.
EN 13432
Cette norme l’aptitude des matériaux à être valorisés en compostage domestique.
Des variantes existent pour indiquer la biodégradabilité des bioplastiques dans le sol et dans l’eau.
OK COMPOST
Lunettes compostables : ça existe?...
Pour que le compostage d’un bioplastique soit efficace, il faut qu’il soit trié séparément du reste des ordures avec les déchets organiques et doivent être orientés vers une plateforme de compostage industrielle… mais hélas, les conditions optimales sont compliquées à réunir dans la réalité à cause des erreurs de tri mais aussi aux usines de recyclage non adapté à ce genre de compostage.
A noter tout de même, aujourd’hui, les bioplastiques compostables ne sont pas des solutions plus écologiques face à la pollution plastique issue de la pétrochimie vue qu’aucune structure ne prend en charge leur compostage.
Donc des lunettes compostables en théorie oui. Mais en pratique… pas encore.
C’est un des objectifs de l’association RecyclOptics : pouvoir centraliser la collecte de ce genre de lunettes pour arriver à une quantité suffisante pour qu’elles soient compostées industriellement.
D’autres problématiques apparaissent par la suite mais c’est le rôle des groupes de travail organisés par l’association afin de trouver des solutions concrètes qui n’existent pas encore aujourd’hui.
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